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31 janvier 2016

Le nouveau label officiel ISR apporte t il une nouveauté ?

Les décrets liés au nouveau label ISR promu par les pouvoirs publics en France ont été publiés fin décembre, mais force est de constater que sa mise en œuvre sera difficile compte tenu des questions que soulève sa mise en place.

Ce label a été voulu par certains grands gestionnaires d'actifs qui souhaitent labelliser ISR l'ensemble de leur gamme après un épisode fâcheux avec une équipe de France Télévisions qui s'était étonnée que certains fonds de la place labellisés ISR détenaient dans leur portefeuille des sociétés qui manifestement n'auraient pas dû y être.

Au lieu de proposer un label plus strict, les pouvoirs publics ont suivi en partie la volonté de ces grands acteurs en approuvant des méthodologies d'analyse moins strictes que certains labels existants et pouvant donner lieu à différentes interprétations... Il est vrai que depuis de nombreuses années la plupart des gestionnaires ISR ont privilégié une approche "best in class" qui qualifie pour ce type de gestion des entreprises qui sont "les meilleures de la catégorie" ce qui fait que la plupart des entreprises du CAC 40 par exemple en font partie... Difficile dans ces conditions de prôner un label avec des conditions plus strictes ce qui écarterait de facto certaines grandes entreprises qui ont régulièrement des prix pour certaines de leurs actions alors que par ailleurs elles ont encore beaucoup à faire pour être reconnues par des labels avec des conditions plus strictes.

La place de Paris propose ainsi une démarche pour que le grand public comprenne plus facilement l'investissement socialement responsable, tout en acceptant que les conditions requises soient atteignables par le plus grand nombre de ces entreprises, ce qui permet bien évidemment aux gestionnaires d'actifs de continuer a gérer sans modifier leurs pratiques et ce, bien sûr, pour une plus grande diversité de portefeuille...

Cela ressemble fortement aux récentes décisions européennes de réduire les obligations pour les émetteurs de NOX ou de CO2 pour que tous les constructeurs automobiles européens soient en conformité avec la législation...

Et cela ne tient pas compte de l'évolution actuelle de tous les gestionnaires d'actifs qui ne peuvent plus investir sans prendre en compte les contraintes environnementales ou sociales sans risque majeur de voir leurs investisseurs ne pas comprendre pourquoi telle ou telle société est encore dans leur portefeuille. L'ensemble des gestionnaires (y compris dans l’investissement non coté) ne peut plus aujourd'hui investir sans tenir compte de ces critères ESG.

Pourquoi alors promouvoir un label ISR qui n'apporte rien de plus et dans lequel la plupart des gestionnaires d'actifs pourront être validés ? Visiblement la place de Paris a encore plusieurs années de retard et s'adapte avec difficulté à un marché qui a déjà évolué, beaucoup de gestionnaires français (plus petits) ou étrangers ayant développé des produits thématiques avec une volonté de montrer la rationalité de la stratégie mise en œuvre pour atteindre des objectifs ESG bien identifiés.


La place de Paris aurait pu être très en avance en proposant un label strict et thématique qui permettait aux investisseurs de mieux s'y reconnaître. Malheureusement elle a choisi une voie moins contraignante au risque de voir ce label peu utilisé ou disparaître faute de combattants. Dommage qu'il ait fallu plus de trois ans pour en arriver là !

Olivier de Guerre
PhiTrust

Does the new SRI label bring anything new to the table?

The decrees related to the new official SRI label promoted by the government authorities in France were published at the end of December. but its implementation will be difficult given the questions arising relating to its setup.

This label was sought by certain large asset managers who wanted to label their entire range as SRI after an annoying episode with a team from France Télévisions. The team was astonished that certain SRI-labelled funds on the market held companies in their portfolios that clearly should not have been there.

Instead of proposing a stricter label. the government authorities partly followed the proposals of these major players. by approving less strict analysis methodologies than certain existing labels and which can give rise to varying interpretations. For years. most SRI asset managers have favoured a best-in-class approach. which. for this type of management. qualifies companies that are "the best in the category". That includes. for instance. most companies on the CAC 40. Under these conditions. it is difficult to recommend a label with stricter conditions. which would eliminate de facto certain large companies that regularly receive awards for their actions whilst. elsewhere. they have still have a lot to do to be recognised by labels with stricter conditions.

The Paris market therefore offers an approach so that the general public can more easily understand socially responsible investment. whilst accepting that the required conditions are achievable by the greatest number of these companies. which allows asset managers to continue to manage without modifying their practices for greater portfolio diversity...

This closely resembles recent European decisions to reduce the obligations for emitters of NOX or CO2. so that all European car manufacturers comply with the legislation.

And that does not take account of the current changes affecting all asset managers. who now must always take into account environmental and social constraints. Otherwise. their investors may not understand why certain companies are still in their portfolio. Asset managers (including in unlisted investments) can no longer invest without taking these ESG criteria into account.

So why promote an SRI label that brings nothing new to the table and that most asset managers will be able to obtain? The Paris market clearly remains several years behind and is adapting with difficulty to a market that has already evolved. as many French (smaller) and foreign asset managers have developed theme-based products with a desire to demonstrate the rationality of the strategy implemented in order to achieve these well-identified ESG objectives.


The Paris market could have moved well ahead by offering a strict. theme-based label that investors could better identify with. Unfortunately the Paris market has chosen a less restrictive path. though it means the label may be underused or disappear entirely due to a lack of participants. It's a shame that after more than three years. this is where things stand!

Olivier de Guerre
PhiTrust