Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


Notre impact:
- 1450 initiatives privées
- 120 initiatives publiques
- 27 résolutions externes déposées

Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 novembre 2015

COP 21 : quel impact pour la gouvernance ?


La COP 21 est présente au quotidien dans les médias, de très nombreuses réunions ont lieu à Paris où entreprises, ONG, acteurs de la transition énergétique se mobilisent en parallèle des négociations diplomatiques menées dans le cadre de l'ONU.

Il est très heureux que de nombreuses entreprises se mobilisent et que notamment les investisseurs financiers prennent des décisions structurantes pour l'avenir, certaines n'hésitant pas à désinvestir des énergies fossiles (Divest/Invest movement) et à l'annoncer publiquement pour bien montrer leur engagement vis à vis de ces objectifs impératifs de ralentir l'accélération du changement climatique dû à l'activité humaine.

Paradoxalement, de nombreuses entreprises ou plutôt de nombreux Conseils d'Administration n'ont pas intégré aujourd'hui dans leur mode de fonctionnement que la problématique de la transition énergétique, sujet stratégique pour les entreprises les plus impactantes sur les émissions de carbone, devenait de fait une question de gouvernance. En effet les actionnaires sont en droit de s'interroger sur la composition des Conseils d'Administration et la compétence des administrateurs qui n'ont pas vu ou pas pu imposer plus tôt des évolutions stratégiques pour anticiper les investissements ou désinvestissements nécessaires.

Autant Lafarge a été exemplaire pour mettre en place il y a plus de dix ans un partenariat avec le WWF pour que ce dernier vérifie les progrès réalisés par Lafarge pour diminuer leurs émissions polluantes, autant Volkswagen a montré l'incapacité de son Conseil de surveillance à réaliser que les objectifs de croissance fixés en interne étaient incompatibles avec la capacité technique de l'entreprise à respecter les normes environnementales en vigueur aux USA et en Europe...

Ces deux exemples extrêmes montrent bien que les Conseils d'administration doivent intégrer ces questions de transition énergétique, d'impact environnemental dans toutes leurs décisions, qu'ils doivent s'interroger si cela ne remet pas en cause des activités existantes ou en développement, qu'ils doivent identifier les risques actuels et futurs avec l'évolution des réglementations et de facto prendre en compte ces risques comme un enjeu stratégique.

En interrogeant de nombreux dirigeants, dont l'activité n'est pas en elle même directement source d'enjeu climatique, ils considèrent ces enjeux comme un risque et non comme un enjeu stratégique. Il est urgent qu'ils réalisent que ce sont des enjeux stratégiques pour toutes les entreprises quel que soit leur secteur d'activité et que l'innovation/l'investissement sont le seul moyen d'anticiper les évolutions de marché, de produits qui interviendront très rapidement.

A la fin du 19ème siècle de nombreuses entreprises ont été fermées ou rachetées parce qu’elles n'avaient pas su anticiper les révolutions industrielles. Nous avions tous les yeux rivés sur la révolution digitale mais les enjeux liés au climat sont aussi importants voire plus compte tenu de l'accélération des dérèglements climatiques.

Parallèlement il faudra aussi tirer les conséquences de décisions financières et uniquement financières prises depuis 10/20 ans par les investisseurs, sociétés de gestion, banques... et ce alors même que les questions environnementales étaient posées par de nombreuses ONG,  mais considérées comme ne relevant pas de leur responsabilité...
Investisseurs et financiers se réveillent un peu tard... mais il n'est jamais trop tard !

Olivier de Guerre

PhiTrust 

COP 21: What impact will it have on governance?

The COP 21 Conference is currently making daily headlines in the media, with a large number of meetings taking place in Paris where businesses, NGOs and players in energy transition are working alongside the diplomatic negotiations taking place within the framework of the UN.

It is very fortunate that many companies are making an effort, and particularly that financial investors are making structuring decisions for the future, where some are not hesitating to divest from fossil fuels (Divest/Invest movement) and publicly announce it in order to highlight their commitment to the critical goal of slowing the acceleration of climate change caused by human activity.

Paradoxically, many businesses - or rather many Boards of Directors - have so far failed to adjust their operating models in order to include the fact that a transition to new sources of energy - a strategic matter for those businesses whose carbon emissions are highest -  is effectively becoming a matter of governance. Indeed, shareholders are entitled to question the composition of their Boards of Directors and the competence of directors who have not seen or been able to impose strategic developments earlier in order to anticipate the necessary investments or divestments.

While on the one hand Lafarge has set an example for implementing a partnership with the WWF ten years ago, allowing the conservation group to verify the progress made by Lafarge in order to decrease its harmful emissions, on the other Volkswagen has demonstrated its Oversight Committee's inability to realise that internally-set objectives for growth were incompatible with the company's technical capacity for complying with current environmental regulations in the US and Europe.

These two extreme examples make it clear that Boards of Directors need to include these questions about energy transition and environmental impact in all of their decisions. They need to ask themselves whether they should call into question any activities that are currently being performed or developed, identify the current and future risks in relation to the development of regulations, and effectively take these risks into account as a strategic challenge.

From questioning a number of directors whose activities are not in themselves directly identified as the source of a climate challenge, it seems that they view these issues as a risk and not as a strategic challenge. They need to urgently acknowledge the fact that this represents a strategic challenge for every company, regardless of their business sector, and that innovation and investment are the only means of anticipating the market and product developments that will very soon take effect.

At the end of the 19th century, numerous businesses were closed or bought out because they weren't able to anticipate the industrial revolution. We have all had our eyes fixed on the digital revolution, however the issues linked to our climate are at least as important given the acceleration of climatic instability.

At the same time, we also need to anticipate the consequences of the financial - and purely financial - decisions taken 10/20 years ago by investors, management companies, banks, etc. even while environmental questions were being asked by numerous NGOs, but were not considered as falling under their responsibility.
Investors and financiers are waking up a little late... however it's never too late!

Olivier de Guerre

PhiTrust