Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


Notre impact:
- 1450 initiatives privées
- 120 initiatives publiques
- 27 résolutions externes déposées

Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 septembre 2015

Volkswagen, la fin justifie-t-elle les moyens ?

Face au scandale Volkswagen, beaucoup d'éditorialistes ou de journalistes comparent cet événement à ceux provoqués par des erreurs ou défaillances techniques qui ont amené certains constructeurs à rappeler les voitures pour corriger le problème identifié. Certains investisseurs considèrent que la question est certes importante mais pas « si grave que cela » car les journalistes indépendants constatent depuis de nombreuses années l'écart entre les spécifications constructeur et la réalité ! Mais à notre avis, le scandale Volkswagen, comme il faut bien l'appeler, est d'une toute autre nature, ce qu'indique d'ailleurs le cours bousier après sa chute...

Le constructeur allemand a sciemment équipé certaines de ses voitures de moteurs diesels ne répondant pas aux normes anti-pollution aux USA (et probablement en Europe) grâce à des logiciels informatiques permettant de limiter les émissions polluantes pendant la durée des tests anti-pollution. Pire, le logiciel aurait été fourni à titre de test par l'équipementier BOSCH qui aurait très précisément indiqué qu'il ne saurait être question de l'installer dans des voitures pour ne pas contrevenir à la loi.

Pouquoi Volkswagen a-t-il pris cette décision, si ce logiciel a été installé dans plus de 11 millions de véhicules ?  Espérons que l'enquête ou les enquêtes en cours permettront d'y voir plus clair, mais il est peut être illusoire de penser que nous connaitrons toute la vérité, un jour... compte tenu des enjeux sociaux, industriels et politiques en Allemagne...

Cette question est réellement fondamentale: si les dirigeants étaient au courant, elle devrait  impliquer des sanctions pénales et financières, car le mensonge ne peut être érigé en méthode de management pour atteindre un objectif. Mais si les dirigeants n'étaient pas au courant, pourquoi alors certains auraient-ils pris cette décision ?

Il est probable que la décision de l'entreprise de devenir le numéro 1 mondial en quelques années était en contradiction avec le fait que certains modèles de voiture diesel ne pourraient plus être vendus compte tenu de leur taux d'émission. La remise en cause d'une stratégie conquérante ne pouvait probablement pas être arrêtée par des questions techniques, qui plus est alors même que la réputation de fiabilité de la marque ou plutôt des marques n'était pas remise en cause.

Cette découverte, au demeurant ahurissante, de mensonge d'entreprise montre bien les limites de toute analyse financière et extra financière qui ne peut que s'appuyer sur les informations que l'entreprise donne à ses actionnaires ou à ses contreparties et donc la difficulté pour les investisseurs d'identifier les entreprises qui ne font pas ce qu'elles disent.

Attendons de voir comment vont évoluer les nombreuses enquêtes, mais il y a fort à parier qu'une fois les responsabilités identifiées, la taille de Volkswagen et l'impact qu'aurait une cession ou un démantèlement (rappelez vous l'affaire ENRON – Artur Andersen)  serait un tel choc notamment sur la croissance en Allemagne que tout sera fait pour éviter un tel scenario.

Depuis de nombreuses années les crises bancaires successives ont bien montré que l'adage « too big to fail » s'avérait une réalité, nous constatons aujourd'hui que cela peut aussi être le cas pour de grandes entreprises industrielles. La question de la taille de ces entreprises mondiales devient alors un enjeu mondial pour les régulateurs et  les hommes politiques s’ils veulent se prémunir d'un rejet massif des citoyens face à des pratiques déloyales et à l'antipode des discours officiels !

Olivier de Guerre
PhiTrust

Volkswagen: does the end justify the means?


When dealing with the Volkswagen scandal, many columnists or journalists compare this event to those resulting from errors or technical faults which led certain manufacturers to recall cars in order to correct the problem identified. Some investors believe that the matter is certainly an important one, but not "all that bad" because independent journalists have been pointing out the gap between the manufacturer's specifications and reality for a number of years! In our opinion, however, it should be remembered that the Volkswagen scandal is of a completely different nature - as indicated, moreover, by the stock market's behaviour following the fall of its share price...

The German manufacturer deliberately equipped some of its cars with diesel engines that did not meet anti-pollution regulations in the US (and probably in Europe) thanks to computer programmes which allowed harmful emissions to be limited throughout the duration of anti-pollution tests. Worse than this, the software was supposedly provided for test purposes by the supplier BOSCH, who supposedly indicated in great detail that it should not be installed in cars so as not to be in violation of the law.

Why did Volkswagen make this decision if this software was installed in more than 11 million vehicles?  We must hope that the investigation or investigations currently under way will give us a clearer picture, but it may be unrealistic to think that we will one day find out the whole truth... taking into account what is at stake on a social, industrial and political level in Germany...

This is a truly fundamental matter: if the management was aware of what was going on, there should be criminal sanctions and financial penalties, as lying cannot be allowed to establish itself as a managerial strategy for reaching an objective. But if the management was aware of what was going on, why would some of them then have made this decision?
It is likely that the business' decision to become number 1 in the world within a few years conflicted with the fact that certain diesel-engine car models could no longer be sold on account of their emission rates. The reconsideration of a winning strategy was probably not allowed to be halted by technical questions despite the fact that, moreover, this brand's - or rather these brands' - reputation for reliability had not been called into question.

This (by the way, appalling) discovery of corporate dishonesty demonstrates the limits of any financial or extra-financial analysis that is only able to rely on the information which the company provides to its shareholders or counterparties, and the difficult thing for investors, therefore, is identifying those companies who aren't doing what they say they are.

We must wait and see how the numerous investigations pan out, but it is highly likely that once those accountable have been identified, the size of Volkswagen and the impact that a sale or a break-up would have (remember the Enron - Arthur Andersen affair) would have such an impact on German growth that all possible measures will be taken in order to avoid such a scenario.

For several years, successive banking crises have clearly demonstrated that the adage "too big to fail" is indeed a reality, and today we can see that this may also be the case for large industrial companies. The issue of the size of these global companies thus becomes a global concern for regulators and politicians if they wish to protect themselves from large-scale public opposition in the light of unfair practices that directly contradict official statements!

Olivier de Guerre 
PhiTrust