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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

31 août 2015

Gouvernance : vous avez parlé de combats du passé ?


L'été est toujours un moment où il est possible de relire les mois précédents et notamment les grands sujets de gouvernance de cette année 2014-2015, avant d'aborder la rentrée. Nous vous proposons quelques thèmes « forts » qui nous interpellent encore aujourd'hui :

- Droits de vote double : le ministre des finances français, Emmanuel Macron s'est fait le chantre des droits de vote multiple fin août à l'université du MEDEF afin de défendre les entreprises françaises et les stratégies mises en œuvre par leurs dirigeants et salariés. Mais il n'évoque pas la prise de contrôle de Lafarge par Holcim sans prime parce que deux actionnaires avaient le quasi contrôle de la société grâce à leurs droits de vote double. Personne ne semble non plus s'offusquer que Vincent Bolloré, actionnaire minoritaire chez VIVENDI, puisse avec des droits de vote double avoir le contrôle du conseil de surveillance et prendre le contrôle de Canal Plus pour en faire un instrument de sa stratégie globale en France et en Afrique grâce aux liquidités disponibles qui n'ont pas été rétrocédées aux actionnaires, alors que la principale activité du groupe a été vendue sans consulter les actionnaires... et qu'il réinvestit de nouveau dans des opérateurs téléphoniques en Italie...

- Rémunération : La cession d'une partie d'Alstom à General Electric s'est faite à un moment où l'entreprise était « vacillante » notamment suite aux attaques de la justice américaine (entrainant une amende de 700 M € payée par Alstom...) liées à des questions de corruption. Patrick Kron, PDG d'Alstom, touche une indemnité de départ alors que la société est accusée de corruption et que la stratégie qu'il a mise en œuvre se révèle un échec. Est-ce justifiable vis à vis des salariés et des actionnaires ? De même, on apprend que P. Combes négociait concomitamment son entrée chez Numericable et sa sortie d'Alcatel-Lucent (ce qui est normal). Mais est-il normal que le conseil d'administration décide après qu'il ait annoncé son départ une modification des conditions d'octroi des actions Alcatel-Lucent à 2 ans de présence alors que le plan présenté en Assemblée Générale des actionnaires prévoyait 3 ans de présence?

- Environnement : La COP 21 agite beaucoup de monde et pas seulement les politiques, beaucoup d'entreprises mettant en œuvre des propositions pour montrer qu'elles sont elles-mêmes conscientes des enjeux et de leur responsabilité. On apprend que les 100 premières entreprises américaines s'engagent à investir sur plusieurs années 1.400 Milliards de USD, chiffre énorme... mais ramené à chaque entreprise et à l'investissement qu'elles comptent réaliser dans les prochaines années, le chiffre en devient presque ridicule... sans parler des dirigeants d’entreprises qui expriment « en off » l'idée qu'il n'y a pas de réchauffement climatique ou qu'il n'est pas si grave et qu'il ne saurait être question de mettre en œuvre de vraies politiques innovantes qui contribueraient à limiter les effets de leur activité industrielle ou de services...

Il y va de notre responsabilité d'actionnaires, que nous réalisions que ce type d'action ou de réaction n'est pas normal et devrait entraîner une sanction des conseils d'administration qui laissent faire de telles pratiques. Les conseils d'administration sont élus par les actionnaires et les Présidents sont donc redevables vis à vis des actionnaires et des salariés des décisions prises par la direction générale. Une trop grande proximité met en risque l'entreprise qui pourrait n'être gouvernée que pour certains intérêts. Il est de la responsabilité des conseils d'administration d'agir pour l'intérêt de tous et ils devraient remettre leur mandat en jeu si certaines décisions apparaissent erronées.

Parallèlement, sans actionnaires actifs, les conseils d'administration ne peuvent agir et beaucoup d'entre eux pensent encore que ce n'est pas de leur rôle et préfèrent n'être que des investisseurs financiers. Et pourtant, seuls nous ne pouvons rien, mais ensemble nous pouvons amener les dirigeants à infléchir leur politique et prendre les bonnes décisions. Rejoignez nous !


 Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors