Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


Notre impact:
- 1450 initiatives privées
- 120 initiatives publiques
- 27 résolutions externes déposées

Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

31 août 2015

Gouvernance : vous avez parlé de combats du passé ?


L'été est toujours un moment où il est possible de relire les mois précédents et notamment les grands sujets de gouvernance de cette année 2014-2015, avant d'aborder la rentrée. Nous vous proposons quelques thèmes « forts » qui nous interpellent encore aujourd'hui :

- Droits de vote double : le ministre des finances français, Emmanuel Macron s'est fait le chantre des droits de vote multiple fin août à l'université du MEDEF afin de défendre les entreprises françaises et les stratégies mises en œuvre par leurs dirigeants et salariés. Mais il n'évoque pas la prise de contrôle de Lafarge par Holcim sans prime parce que deux actionnaires avaient le quasi contrôle de la société grâce à leurs droits de vote double. Personne ne semble non plus s'offusquer que Vincent Bolloré, actionnaire minoritaire chez VIVENDI, puisse avec des droits de vote double avoir le contrôle du conseil de surveillance et prendre le contrôle de Canal Plus pour en faire un instrument de sa stratégie globale en France et en Afrique grâce aux liquidités disponibles qui n'ont pas été rétrocédées aux actionnaires, alors que la principale activité du groupe a été vendue sans consulter les actionnaires... et qu'il réinvestit de nouveau dans des opérateurs téléphoniques en Italie...

- Rémunération : La cession d'une partie d'Alstom à General Electric s'est faite à un moment où l'entreprise était « vacillante » notamment suite aux attaques de la justice américaine (entrainant une amende de 700 M € payée par Alstom...) liées à des questions de corruption. Patrick Kron, PDG d'Alstom, touche une indemnité de départ alors que la société est accusée de corruption et que la stratégie qu'il a mise en œuvre se révèle un échec. Est-ce justifiable vis à vis des salariés et des actionnaires ? De même, on apprend que P. Combes négociait concomitamment son entrée chez Numericable et sa sortie d'Alcatel-Lucent (ce qui est normal). Mais est-il normal que le conseil d'administration décide après qu'il ait annoncé son départ une modification des conditions d'octroi des actions Alcatel-Lucent à 2 ans de présence alors que le plan présenté en Assemblée Générale des actionnaires prévoyait 3 ans de présence?

- Environnement : La COP 21 agite beaucoup de monde et pas seulement les politiques, beaucoup d'entreprises mettant en œuvre des propositions pour montrer qu'elles sont elles-mêmes conscientes des enjeux et de leur responsabilité. On apprend que les 100 premières entreprises américaines s'engagent à investir sur plusieurs années 1.400 Milliards de USD, chiffre énorme... mais ramené à chaque entreprise et à l'investissement qu'elles comptent réaliser dans les prochaines années, le chiffre en devient presque ridicule... sans parler des dirigeants d’entreprises qui expriment « en off » l'idée qu'il n'y a pas de réchauffement climatique ou qu'il n'est pas si grave et qu'il ne saurait être question de mettre en œuvre de vraies politiques innovantes qui contribueraient à limiter les effets de leur activité industrielle ou de services...

Il y va de notre responsabilité d'actionnaires, que nous réalisions que ce type d'action ou de réaction n'est pas normal et devrait entraîner une sanction des conseils d'administration qui laissent faire de telles pratiques. Les conseils d'administration sont élus par les actionnaires et les Présidents sont donc redevables vis à vis des actionnaires et des salariés des décisions prises par la direction générale. Une trop grande proximité met en risque l'entreprise qui pourrait n'être gouvernée que pour certains intérêts. Il est de la responsabilité des conseils d'administration d'agir pour l'intérêt de tous et ils devraient remettre leur mandat en jeu si certaines décisions apparaissent erronées.

Parallèlement, sans actionnaires actifs, les conseils d'administration ne peuvent agir et beaucoup d'entre eux pensent encore que ce n'est pas de leur rôle et préfèrent n'être que des investisseurs financiers. Et pourtant, seuls nous ne pouvons rien, mais ensemble nous pouvons amener les dirigeants à infléchir leur politique et prendre les bonnes décisions. Rejoignez nous !


 Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors

Governance: did you mention previous campaigns?

Summer always provides the opportunity to reflect upon the months gone by, particularly the major governance issues arising during 2014-2015, before getting back to work at the end of the summer break. We would like to mention some of the key themes which are still of concern today.

- Double voting rights: the French Finance Minister, Emmanuel Macron, was promoting multiple voting rights at the end of August at the MEDEF business confederation summer university, in defence of French companies and strategies implemented by their managers and employees. However, he did not mention the fact that Holcim took control of Lafarge, without paying a premium, because the company was almost fully-controlled by two shareholders thanks to their double voting rights. No one seemed bothered either that Vincent Bolloré, a minority VIVENDI shareholder, has been able, through owning double voting rights, to take control of the supervisory board and also of Canal Plus, as a pawn in his global strategy in France and Africa, thanks to its cash reserves, which were not returned to shareholders, despite the fact that the group’s main business was sold without shareholders being consulted...and that he is making further investments in Italian telephone operators once again...

- Remuneration: The partial sale of Alstom to General Electric occurred at a time when the company was “faltering” as it was facing a US corruption law suit (leading to Alstom paying a EUR 700m fine). Alstom’s CEO Patrick Kron is receiving severance pay although the company is accused of corruption and the strategy he put in place has failed. Is this justifiable with regard to employees and shareholders? Similarly, it has come to light that Michel Combes was negotiating his appointment at Numericable and his exit from Alcatel-Lucent at the same time (which is normal). However, is it acceptable that the board decided, after he announced his departure, to shorten the qualifying period for obtaining Alcatel-Lucent shares to 2 years in the company, whereas the project presented at the shareholders AGM included a qualifying period of 3 years?

- Environment: The COP 21 convention is rousing many people and not just the politicians. Many companies are preparing schemes to demonstrate that they too are aware of the stakes and their responsibilities. We have seen that the top 100 US companies have committed to investing USD 1.4 trillion over several years, which is an enormous sum. However, in terms of the investment each company intends to make during the next few years, this total amount seems almost ridiculous. This is without taking into consideration the company managers who have expressed off-the-record doubts over climate change really existing, or being serious enough to bother implementing truly innovative policies which would help limit the impact of their industrial activity or services.

As part of our responsibility as shareholders, we must recognise that this type of action or reaction is not normal and should lead to any board of directors which allows such practices being chastised. A board of directors is elected by shareholders and a Chairman is answerable to shareholders and employees for the decisions taken by the management. Over-proximity incurs the risk of a company being governed solely to serve certain interests. It is the board of directors’ duty to act in the interest of all parties and they should put their tenure to the vote, if certain of their decisions appear flawed.

Meanwhile, a board of directors cannot act without active shareholders, many of whom still believe that this is not their role and prefer remaining simply as financial investors. However, we can achieve nothing alone but together we can influence management policy and help them take the right decisions. Join us!


Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors