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31 décembre 2014

Restera-t-il des actionnaires individuels français après la fusion Lafarge-Holcim ?

La Commission Européenne ayant donné son accord pour la fusion Lafarge Holcim, cette opération devrait se concrétiser au premier semestre 2015 comme l'a confirmé en décembre Bruno Lafont, PDG de Lafarge, qui prendra la direction opérationnelle du nouveau groupe basé en Suisse.

Mais il est très étrange que quasiment personne n'évoque plus ce qui a été l'objet de longs débats lors de la dernière Assemblée Générale 2014 de Lafarge, de très nombreux actionnaires individuels exprimant leur frustration, pour ne pas dire plus, face à cette fusion.

En effet, le siège social du nouveau groupe sera basé en Suisse, Holcim lançant une OPA sur Lafarge, opération qui amènera à la disparition de la cote de la société Lafarge si plus de 95% des actionnaires approuvent cette fusion.

Les actionnaires individuels détiennent leurs titres généralement dans un PEA (plan d'épargne en actions) qui les protège de la nouvelle fiscalité très élevée pour la détention en direct. Si l'opération est votée à plus de 95%, ils deviendront de fait actionnaires de la société suisse et ne pourront plus détenir ces titres dans leur PEA (la réglementation limitant géographiquement à l'Union Européenne la détention de titres non français).

Plusieurs actionnaires individuels ont demandé à M. Lafont en Assemblée Générale s'il comptait demander une évolution de la réglementation au gouvernement, ce qui ne semble pas possible dans le contexte actuel...

Paradoxalement, les actionnaires individuels ont exprimé leur « frustration » d'avoir toujours soutenu le groupe Lafarge dans ses périodes difficiles et de se trouver aujourd'hui obligés de vendre leurs titres avec la fusion car il n'y aura aucun intérêt à détenir des titres suisses dans le futur, compte tenu de la fiscalité qui s'appliquera alors...

Une de nos plus belles sociétés françaises, emblématique depuis de nombreuses années pour son rapport spécial avec les actionnaires individuels va ainsi, par le jeu de « la fusion entre égaux », devenir une société suisse avec quasiment aucun actionnaire individuel français, à moins... que ceux ci ne votent contre la fusion Lafarge Holcim obligeant à ce que la société Lafarge soit cotée en France s’il reste plus de 5 % d'actionnaires.

Dans cette fusion il est clair que le Conseil d'Administration n'a pas pris en compte les liens historiques des actionnaires individuels avec la société, préférant privilégier une solution basée sur l'optimisation des intérêts pour certains actionnaires qui ne sont pas impactés par ces effets fiscaux...

Nous ne pouvons que le regretter et appeler à voter contre la fusion pour qu'il y ait encore des actionnaires de la société Lafarge, même si celle ci est détenue à plus de 70% par le groupe Holcim.

Espérons que de nombreux actionnaires institutionnels français soutiendront cette démarche car il est important de ne pas faire appel aux actionnaires individuels qu'en cas de besoin et dans un second temps de ne pas s'attacher à respecter leurs intérêts patrimoniaux. Sinon, à quoi bon rechercher des actionnaires individuels ?

La France a besoin que les actionnaires individuels réinvestissent dans nos entreprises et le cas Lafarge est un exemple qui ne peut que les amener à ne pas le faire. Réagissons vite !

Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors

Will there be any individual French shareholders left after the Lafarge-Holcim merger?

The European Commission has given its approval for the Lafarge Holcim merger and the transaction should be completed during the first half of 2015. This was confirmed in December by Bruno Lafont, the CEO of Lafarge, who will be taking over operational management of the new group based in Switzerland.

However, it's very strange that virtually nobody is now talking about an issue that was the subject of extended debates at Lafarge's last General Meeting of 2014. Many individual shareholders expressed their frustration, and more, about the merger.

The head office of the new group will be based in Switzerland given that Holcim launched a takeover bid for Lafarge, an operation that will lead to the disappearance of the Lafarge listing if more than 95% of shareholders approve the merger.

Individual shareholders generally hold their shares in a PEA (equity savings plan) which protects them from the new, and very high, taxes on direct holdings. If the merger is agreed with more than 95% of the votes, they will become shareholders of the Swiss company and will no longer be able to hold their shares in a PEA (rules geographically limit holdings of non-French shares to the European Union).

During the General Meeting, several individual shareholders asked Mr Lafont if he intended to ask the government to make changes to the rules. This seems unlikely given the current environment...

Paradoxically, individual shareholders have expressed their frustration at having always supported the Lafarge group through difficult periods and at now finding themselves compelled to sell their shares with the merger. There will be no point in holding Swiss shares in the future given the tax rules that will be applicable then...

One of our leading French companies, which was a symbol for many years thanks to its special relationship with its individual shareholders will now, via a "merger among equals" become a Swiss company with virtually no individual French shareholders…unless they vote against the Lafarge Holcim merger, obliging Lafarge to be listed in France if more than 5% of its shareholders remain.

The Board of Directors clearly didn't take into account the historical ties between individual shareholders and the company for this merger. It chose to give priority to a solution based on optimising the interests of certain shareholders who are not impacted by the tax effects...

This is a shame and our only recourse is to call for a vote against the merger to ensure that there will still be Lafarge shareholders, even if over 70% of the company is held by the Holcim group.

Let's hope that many French institutional shareholders will support this approach. It's important that individual shareholders not be called upon only when absolutely necessary and it's also important to protect their proprietary interests. Otherwise, what is the point of seeking individual shareholders?

France needs individual shareholders to reinvest in its companies and the Lafarge case will discourage them from doing so. We need to react now!

Olivier de Guerre
Chairman of PhiTrust Active Investors