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31 juillet 2014

What if Alstom's shareholders refused to vote for the sale?

Since announcing the proposed sale of a majority of Alstom’s business to General Electric, the Board of Directors has taken the precaution of stating that the sale would be subject to shareholder approval.

It's true that the example of Vivendi, which sold 70% of its business without asking the opinion of its shareholders, led Medef (the employers' union) to recommend that proposed sales with a significant impact on a company be submitted to shareholder approval. In fact, it's very surprising that the Vivendi Board of Directors didn't concern itself with the opinion of its shareholders, as if they were incapable of understanding the benefits of the transaction, and that it didn't suggest a split, as Total did with Arkema and Accord with Edenred, just to mention a few.

Many of Alstom's shareholders are now wondering about the rationale of the transaction with General Electric. For years, the idea of developing several complementary business lines with different cycles and levels of risk had led them to support the company strategy with the idea of becoming a leading player in the different fields of activity. The tone of the discourse then changed completely and they found out that, even though Alstom has real know-how in large turbines, it couldn’t compete with world leaders or even enter into partnerships with them. The only solution was to sell most of the business. Alstom would only retain a very small interest in cyclical sectors and face growing competition in transportation, notably in TGVs...

Some shareholders wonder about the real reasons for the "alliance" and whether they aren’t related to the risks the company might face because it has worked in countries under American embargo (the BNP Paribas syndrome) or other risks that haven't been communicated to shareholders at this time.

The interventionism of the French government, which borrowed Bouygues shares with an option to purchase, to ensure the stability of Alstom's remaining business lines, raises other questions because the intervention only "protects" a very small portion of Alstom's business...and Alstom's main shareholder hasn’t hidden its desire to sell its holding.

The company doesn't appear to have an alternative plan, although if 34% of shareholders oppose the transaction, it won't go through...and the idea of allowing repayment of the debt when interest rates are at their lowest ever doesn't provide a vote in favour of a transaction which has no immediately apparent economic rationale except for... General Electric!

Even if the Board of Directors is convinced that the General Electric scenario is the right one, it still owes shareholders an alternative scenario that will enable the company to grow through partnerships, although likely different ones. It must propose at least two alternatives to shareholders to give them the option to express their opinion with complete transparency and ensure that their choice is made in the interest of all stakeholders, particularly, employees.

Paradoxically, there seems to be a “code of silence” in place given that all commentators have validated the scheme proposed with no questions asked. It's as if there was no other possible solution, as was the case a few years ago when a sale was very nearly completed for "1 franc" (Thomson)...

There isn't much time left for shareholders to make up their own minds. It would very worrisome if there was only one way forward and little or no exchange between shareholders regarding the transaction which is, nevertheless, very significant given the current French climate.


Olivier de Guerre
Chairman of PhiTrust Active Investors

Et si les actionnaires d'Alstom refusaient de voter pour la cession ?


Le Conseil d'Administration d'Alstom a depuis l'annonce du projet de cession de la majorité de ses activités à la société General Electric pris la précaution d'indiquer que cette cession serait soumise à l'approbation des actionnaires.

Il est vrai que l'exemple de la société Vivendi qui a cédé 70% des activités de son périmètre sans demander l'avis de ses actionnaires avait amené le Medef (organisation patronale) à recommander de soumettre au vote des actionnaires des projets de cession qui seraient significatifs pour l'entreprise. Il est d'ailleurs étonnant, pour ne pas dire plus, que le Conseil d'Administration de Vivendi ne soit pas préoccupé de l'avis des actionnaires, comme s'ils ne pouvaient comprendre l'intérêt d'une telle opération, et qu'il n'ait pas proposé une scission comme l'avait proposé Total pour Arkema, ou Accor pour Edenred pour ne citer qu'eux.

De nombreux actionnaires d'Alstom s'interrogent aujourd'hui sur la réelle rationalité de l'opération avec General Electric. Depuis des années, l'idée de développer plusieurs métiers complémentaires avec des cycles et des niveaux de risque différents les avait amenés à soutenir la stratégie avec l'idée de développer un acteur de premier plan dans ses différents métiers. La tonalité du discours a totalement changé et ils apprennent que même si Alstom a un réel savoir faire dans les très grandes turbines, ils ne peuvent concurrencer les plus grands mondiaux ni même faire des partenariats avec eux. La seule solution résiderait dans la cession de la majeure partie de l'activité, Alstom ne gardant qu'un très petit périmètre, de plus dans des secteurs cycliques et avec une concurrence grandissante dans les transports notamment les TGV...

Certains actionnaires s'interrogent sur les réelles raisons de cette opération de « rapprochement », si elle ne serait pas liée aux risques que la société pourrait supporter pour avoir travaillé dans des pays sous embargo américain (le syndrôme BNP PARIBAS…) ou à d'autres risques non communiqués aujourd'hui aux actionnaires.

L'interventionnisme de l'Etat français qui a emprunté des titres à Bouygues avec une option d'achat de titres, pour s'assurer de la stabilité des métiers qui restent dans Alstom est une autre interrogation car cette intervention ne « protège » qu'une faible partie de l'activité d'Alstom… et que le principal actionnaire d'Alstom n'avait pas caché son désir de céder sa participation.

Il ne semble pas que la société ait de scénario alternatif alors même que si 34% des actionnaires refusent l'opération, elle ne se fera pas... et l'idée de permettre le remboursement de la dette alors même que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas n'est pas de nature à voter pour une opération dont la rationalité économique ne paraît pas immédiate, sauf pour... General Electric !

Même si le Conseil d'Administration est convaincu du scénario General Electric, il est quand même de sa responsabilité de proposer aux actionnaires un scénario alternatif qui permettrait à la société de se développer avec des partenariats probablement différents, pour proposer au moins deux options aux actionnaires afin qu'ils se prononcent en toute transparence et que leur choix se fasse dans l'intérêt de toutes les parties prenantes et plus particulièrement des salariés.

Et paradoxalement il y a comme une « chape de plomb », tous les commentaires validant le schéma proposé sans aucune interrogation ou question, à croire qu'il n'y a pas d'autre solution, comme ce fut le cas il y a quelques années où une cession avait failli se faire pour « 1 franc » (Thomson)...

Il ne reste que peu de temps aux actionnaires pour se faire une opinion, et ce serait très inquiétant s’il n'y avait qu'une seule voie possible et peu ou pas d'échange entre actionnaires sur cette opération qui est malgré tout très importante dans le contexte français actuel.


Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors