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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

31 octobre 2013

Le « Say on Pay » à la française, réelle avancée de gouvernance ?

La société PERNOD RICARD vient de présenter en Assemblée Générale une résolution « Say on Pay » première société à faire voter une telle résolution après l’accord passé entre l’AFEP/MEDEF et le gouvernement français qui a finalement décidé de ne pas légiférer sur ce sujet « sensible ».
La société PUBLICIS avait été la première à proposer au vote cette année une résolution sur le « Say on Pay », et ce, avant la décision du gouvernement français sur ce sujet.
Sur un plan purement « politique », saluons cette première étape qui permet enfin aux actionnaires de se « réapproprier » ce sujet sensible alors que les Conseils d’Administration ne considéraient pas que ce sujet relevait de l’Assemblée Générale des actionnaires.
Sur un plan plus « gouvernance », il est dommage que les grandes entreprises et le gouvernement n’aient pas proposé des mesures semblables à celles qui existent au Royaume Uni ou à celles qui entrent en vigueur en Suisse.
Comment justifier, après ces années de défiance qui ont amené beaucoup d’actionnaires à ne pas comprendre pourquoi ils n’avaient pas le droit de s’exprimer sur ce sujet, que ce vote ne soit que consultatif et n’entraine aucune conséquence pour la décision ? Les actionnaires de Safran ont exprimé à la majorité des présents en 2012 leur refus sur l’indemnité de départ du PDG et le conseil d’Administration considère qu’il n’y a pas lieu de remettre en cause cet accord…
Comment justifier que les rémunérations variables soient données au dirigeant sans droit de regard des actionnaires alors même qu’en Suisse l’accord préalable des actionnaires est nécessaire pour ce faire ?
Depuis de nombreuses années les sociétés en commandite (y compris les cotées) et les SARL ont l’obligation de soumettre au vote des actionnaires les rémunérations des gérants. Et cela se passe sans problème même s'il peut y avoir des discussions dans certains cas « extrêmes ».
La France devrait montrer l’exemple et ne pas craindre une fronde des actionnaires, comme si ces derniers n’étaient pas capables de valider des rémunérations élevées quand le résultat est là. Et c’est peut être là que le bât blesse car qui dit rémunération variable, implique que la rémunération puisse être nulle en cas de mauvaise performance. Et malheureusement, bien peu d’entreprises osent aller jusque là, la partie variable de la performance devenant de facto une rémunération fixe…
Espérons que ce ne soit qu’une première étape, mais que de temps perdu et de malentendus accumulés alors qu’il aurait été beaucoup plus simple d’aller directement à la solution retenue par nos voisins.


Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors