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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 avril 2013

Quelle gouvernance pour les entreprises françaises « supranationales » ?



Depuis plusieurs années l’internationalisation de nombreuses entreprises françaises les ont amenées à développer avec succès des stratégies qui leur ont permis d’être parmi les plus performantes de leur catégorie. Plusieurs d’entre elles se retrouvent aujourd’hui dans une situation paradoxale : même si elles sont encore considérées comme françaises, elles sont présentes sur tous les continents et dans de très nombreux pays, aucun d’entre eux ne représentant plus de 10/15 % de leur chiffre d’affaires. Parallèlement leurs actionnaires français représentent au maximum 20 à 25% de leur actionnariat, chiffre en constante diminution, conséquence des politiques menées par les différents gouvernements depuis de nombreuses années.
 
Pou répondre à la demande de leurs salariés et de leurs clients, les équipes de direction sont de plus en plus internationales, certaines entreprises se réclamant de la culture de chaque pays où elles sont implantées : chinoise en Chine, indienne en Inde, américaine aux USA…  et les technologies numériques permettent aujourd’hui de gérer un groupe international, sans être présent,  par téléconférence ( Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider-Electric basé à Hong Kong se qualifie lui-même de  « nomade »). 

Certaines de ces entreprises sans ancrage régional ou national n’ont plus aujourd’hui d’actionnaire important, issu d’un pays ou d’une région. Leurs Conseils d’Administration se tiendront naturellement dans les différents pays ou l’entreprise est implantée (pour mieux connaitre ses enjeux/risques et être proche des clients) et dans un proche avenir les Assemblées Générales se tiendront sur Internet  pour que tous les actionnaires puissent y participer. 

L’entreprise devient alors naturellement supranationale, affranchie des nations et cherchant naturellement à exister dans un univers qui lui soit le plus favorable que ce soit au plan fiscal (ce qui est le cas) ou au plan de gouvernance (ce qui sera le cas demain). Le risque est grand d’une dérive au profit d’un actionnaire minoritaire, de ses dirigeants ou des ses fournisseurs ou clients… Il n’y aura alors que le Conseil d’administration pour agir en tant que contrepouvoir… mais le pourra-t- il ?

D’ailleurs ce mouvement a déjà démarré; pour les investisseurs voire le  législateur, peu importe que la cotation d’une entreprise soit aujourd’hui séparée de son statut ou siège social. Qui se soucie que les droits des actionnaires d’ARCELOR MITTAL  au Luxembourg soient infiniment moindres que les droits des entreprises françaises cotées à Paris ? 

L’Allemagne et la Suisse l’ont bien compris; la première, en imposant un poids important des représentants des salariés dans les conseils d’administration, la seconde, en imposant aux sociétés pour être cotées en Suisse que la moitié des conseils se tiennent en Suisse … Il est urgent que la France et l’Europe fixent des règles simples pour que les entreprises cotées en Europe tiennent leurs Conseils d’Administration en Europe et respectent les règles de meilleure gouvernance pour éviter des dérives qui ,sinon, ne manqueront pas d’arriver.

Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors
olivier.deguerre@phitrust.com

Which governance for "supranational" French companies?

Over the past few years, the internationalisation of many French companies has led them to develop successful strategies that have enabled them to be among the best performers in their category. Several of these companies now find themselves in a paradoxical situation: even though they are still considered as French, they have operations in a large number of countries on every continent, none of which accounts for more than between 10 and 15% of their revenues. At the same time, their French shareholders account for between 20 and 25% at most of their shareholder base, and this percentage is declining steadily, due to the policies implemented by various governments for many years.
To meet the demands of their employees and their customers, the management teams are increasingly international, while some companies adopt the culture of every country where they operate; they are Chinese in China, Indian in India, and American in the US, etc. Meanwhile, digital technologies enable executives to manage an international group by conference call without being there (Jean-Pascal Tricoire, the Chairman and Chief Executive of Schneider Electric, who is based in Hong Kong, describes himself as a “nomad”).
Some of these companies, which have no regional or national roots, no longer have any major shareholders from one country or region. Their Board of Directors’ meetings are naturally held in the various countries where the company operates (in order to gain a better understanding of the company’s challenges and risks, and to be closer to customers), while General Meetings will be held on the Internet in the near future, so that all shareholders can take part.
At this point, a company will naturally become supranational; it will have no nationality and will naturally seek to operate in an environment that is as favourable as possible, whether from a tax standpoint (which is the case now) or from a corporate governance standpoint (which will be the case tomorrow). There is a major risk of abuse for the benefit of a minority shareholder, the company’s management team, suppliers or customers, etc. In such a situation, only the Board of Directors will be able to act as a counterweight. But will it be able to?
In fact, this movement is already underway; where investors and even legislative authorities are concerned, it does not matter that a company’s listing is now separate from its status or registered office. Who worries that the rights of Arcelor Mittal’s shareholders in Luxembourg are infinitely more restricted than the rights of shareholders in companies listed in Paris?
Germany and Switzerland understand this issue well; the first country has imposed a sizeable proportion of employee representatives on Boards of Directors, while the second requires that companies that want to be listed in Switzerland hold at least half their Board Meetings in Switzerland. France and Europe urgently need to set simple rules so that companies that are listed in Europe hold their Board Meetings in Europe, and comply with corporate governance best practices in order to avoid abuses that will otherwise inevitably occur.

Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors
olivier.deguerre@phitrust.com