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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

28 février 2013

Is segregation of powers a barrier to Schneider Electric’s offshoring?



The issue of segregation of powers in non-controlled companies is again under the spotlight at a time when Schneider Electric proposes to merge directorship functions, with a CEO who will be based in Hong Kong. If shareholders vote for unification of powers, a question, which will arise more and more frequently for global enterprises, will inevitably ensue: which type of governance is suited to multinational enterprises?


In the case of Schneider Electric, if the CEO is in Hong Kong, it is likely that more and more board meetings will be held outside France (a natural trend given the
internationalisation of Board members and of the business). Given that there are few French shareholders (<16)
and as the vast majority of employees are outside France, the company will no longer be anchored in France and will truly become a “multinational” (Georges Orwell’s Firm…). And we will soon reach the stage where General Meetings are held online, allowing all shareholders to attend… which will foster the emergence of a “virtual” enterprise.



This trend "with the flow of history" gives rise to numerous questions (let us not forget Pechiney, Arcelor, etc.) in relation to the future of an industry in Europe and, particularly, as regards the risks incurred by these companies that will be virtual, without any shareholding or national roots, of facing a hostile takeover bid, in which case very few investors will be there to support them as the company “will be both global and virtual”…



This offshore relocation trend in respect of directorships in major French companies is currently accelerating (several companies will opt for this solution in 2013…). This poses governance issues for any shareholder of a French company. The aim is not to hinder a process but to review our governance criteria. Our Belgian neighbours have gone through this 10 years ago with Générale de Banque, Fina, Dexia, etc. and consider this trend to be irreversible, whereas other countries have been able to implement a framework to limit the effects of this trend:



-          In Germany, segregation of powers in major groups and voting rules within the Monitoring Committee with a very significant weightage of employee’s representatives that de facto reduce the risk of having decision-making bodies outside Germany,



-          In Switzerland, half of the Board meetings must be held domestically, thus requiring the onshoring of decision-making bodies,



-          In the UK or in the Netherlands for instance, pension funds play a major part in supporting domestic enterprises, whereas in France, the weightage of employee shareholders is non-significant in several international French groups (lack of legislation on pension funds) thereby impeding balanced governance.

 

Once again the risk is to see politics hijack the issue and propose “nationalist” solutions which would only accelerate the offshore relocation process in the context, in particular, of the European company legislation (ease of transfer of registered office in Europe for any company having opted for European company status). What is then left for the shareholders to do?



Segregation of powers now constitutes an answer to this very topical decision-making issue and it is vital that Schneider Electric’s shareholders object and vote against the proposal to amend the articles of association in view of unifying the CEO’s powers.

Olivier de Guerre, Chairman of PhiTrust Active Investors

La séparation des pouvoirs un rempart à la délocalisation de Schneider Electric ?



La question de la séparation des pouvoirs dans les sociétés non contrôlées, est de nouveau à l’ordre du jour à l’heure où la société Schneider Electric se propose de réunir les fonctions de PDG, ce dernier vivant à Hong Kong. Si les actionnaires votent pour la réunification des pouvoirs, se pose inévitablement une question qui va devenir de plus en plus fréquente pour les entreprises multinationales : quelle gouvernance pour les entreprises multinationales ?



Dans le cas de Schneider Electric, si le PDG est à Hong Kong, il est probable que de plus en plus de conseils se tiendront hors de France (mouvement naturel vu l’internationalisation des membres du Conseil  et de l’activité). Comme il y a peu d’actionnaires français (<16%) et que la très  grande majorité des salariés est hors de France, la société n’aura plus d’ancrage en France et deviendra réellement « multinationale » ( la Firme de Georges Orwell…). Et nous ne sommes pas loin des Assemblées Générales sur Internet pour que tous les actionnaires puissent y participer… ce qui favorisera l’émergence d’une entreprise « virtuelle ».



Ce mouvement « dans le sens de l’histoire » » pose de nombreuses questions (souvenons nous de Pechiney, Arcelor…) pour le devenir d’une industrie en Europe et notamment sur le risque qu’encourent ces sociétés qui seront virtuelles, sans ancrage actionnarial ou national,  d’avoir une OPA hostile, et bien peu d’investisseurs seront là pour les soutenir car la société « sera à la fois mondiale et  virtuelle »…



Ce mouvement de délocalisation de dirigeants de grandes sociétés françaises est aujourd’hui en accélération (plusieurs sociétés le décideront en 2013…). Cela pose des questions de gouvernance pour tout actionnaire de sociétés françaises. Il ne s’agit pas de bloquer un processus  mais de s’interroger sur  nos critères de gouvernance. Nos voisins Belges l’ont  vécu il y a 10 ans avec la Générale de Banque, Fina, Dexia… et considèrent ce mouvement comme irréversible,  alors que d’autres pays ont su mettre en place un cadre en en  limitant les effets :

-          En Allemagne, la séparation des pouvoirs dans les grands groupes et les règles de vote au Conseil de Surveillance avec un poids très important des représentants des salariés limitent de facto le risque de voir  les organes de décision hors d’Allemagne,

-          En Suisse, la moitié des Conseils doit se tenir en Suisse, obligeant de ce fait à la localisation des organes de décision,

-          Aux UK ou en Hollande par exemple, les fonds de pension jouent un grand poids dans le soutien aux entreprises nationales, alors même qu’en France le poids des salariés actionnaires est faible dans de nombreux groupes internationaux français (absence de législation sur les fonds de pension) rendant difficile de ce fait une gouvernance équilibrée.
 

Le risque est une fois encore de voir le politique s’emparer de la question et proposer des solutions « nationalistes » qui ne feront qu’accélérer le processus de délocalisation dans le cadre notamment de la législation sur les sociétés européennes (transfert du siège social facilité en Europe pour toute société ayant pris le statut de société européenne). Mais alors que peuvent faire les actionnaires ?



La séparation des pouvoirs est aujourd’hui une réponse à cet enjeu de pouvoir de décision et il est très important que les actionnaires de Schneider Electric se prononcent contre la proposition de modification de statuts visant à réunifier les pouvoirs de PDG.

Olivier de Guerre, président de PhiTrust Active Investors