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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 novembre 2011

4 propositions pour réguler les marchés financiers


Alors que les marchés semblent totalement perturbés par une volatilité sans précédent, nous avons quatre propositions simples (et iconoclastes !) pour remettre de la cohérence et de la transparence dans les marchés :

1.    Les Banques Centrales devraient être les seuls actionnaires des places de marché :
Le rôle central joué par les places de marché et la nécessité de coter les instruments financiers pour plus de transparence  nous oblige à considérer qu’elles ne devraient pas dépendre du secteur privé mais bien de banques centrales pour que leur seule préoccupation soit la transparence des opérations et le développement de centres opérationnels indépendants des acteurs de marché eux-mêmes pour assurer un contrôle et un suivi des transactions réalisées.  L’exemple de Nyse-Euronext qui déplace son centre informatique à Londres pour faciliter le trading à haute fréquence montre que leur préoccupation première est le développement des volumes de transaction et donc des revenus pour générer un résultat opérationnel élevé, alors qu’elle devrait se focaliser sur la sécurisation et la transparence des opérations réalisées. Les régulateurs auraient certainement un impact beaucoup plus important (transparence, sécurisation des transactions… ) si les places de marché dépendaient des banques centrales et si l’ensemble des transactions devaient  y être débouclées.

2.    L’interdiction du trading à haute fréquence
Alors que le nombre de transactions est de plus en plus élevé, les statistiques laissent  pantois les investisseurs que nous sommes : 70% de la liquidité du marché serait assuré par ces transactions à haute fréquence et plus de 90% des ordres seraient annulés !  En d’autre temps l’annulation quasi systématique d’ordre quand le marché ne bouge pas comme anticipé s’appelait de la manipulation de cours … Tous les vieux boursiers se rappellent des confrères condamnés  ou poursuivis pour des délits mineurs comparés à la volatilité engendrée par ces opérations liées à une modélisation mathématique sophistiquée où l’homme a bien peu de responsabilité ; et ne parlons pas des erreurs qui ont amené à interrompre momentanément le marché car les ordres n’étaient plus contrôlés....  Les résultats engendrés par le trading haute fréquence dans les quelques banques disposant de l’infrastructure intellectuelle et informatique pour ce faire montrent clairement une dissymétrie et une asymétrie qu’il est urgent  de supprimer en interdisant ce genre de pratiques hautement néfaste pour la liquidité du marché ou les entreprises recherchent des investisseurs de  long terme.

3.    L’interdiction du prêt / emprunt de titres
Alors même que les entreprises se plaignent de ne plus connaitre leurs investisseurs car ils ont prêtés leur titres à d’autres investisseurs, combien d’investisseurs  savent que leurs titres ont été prêtés ? Cette non transparence des établissements dépositaires  n’a jamais été remise en cause par les banques… et pour cause ! La multiplication des produits sophistiqués et complexes est principalement basée sur le prêt de titres quand celui-ci ne permet pas une manipulation de marché. Une interdiction totale du prêt de titres aurait le mérite de limiter la prolifération de produits complexes qu’aucune équipe ne maitrise réellement sur le long terme et de rendre à l’investissement en actions une légitimité qu’il a perdu depuis longtemps.

4.    L’interdiction des « Crédit default swaps »
Ces instruments de couverture n’en ont aujourd’hui que le nom … et créent des positions hors bilan dont bien peu de banquiers/ assureurs connaissent les risques sous jacents aujourd’hui…( Demandez à un banquier ou assureur la taille de son hors bilan et les méthodes utilisées pour le valoriser… vous seriez étonnés de la réponse que nous avons eu !). Mais comme ces produits génèrent de confortables revenus à court terme pour les équipes les fabriquant,  bien peu de banques ont le courage d’ arrêter ces activités qui leur permettent de compenser les pertes qu’elles doivent assumer par ailleurs.

Qu’attendons nous de demander ces modifications urgentes en tant qu’investisseur de long terme ?
Une vraie prise de conscience des investisseurs nous parait être urgente pour créer un vrai mouvement de fond qui amène les régulateurs, banquiers centraux et hommes politiques à oser prendre les queslques mesures que beaucoup d’investisseurs et banquiers appelent de leur vœu pour redonner à la finance et à la banque ses lettres de  noblesse pour redonner confiance aux investisseurs.


Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors
olivier.deguerre@phitrust.com