Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


Notre impact:
- 1450 initiatives privées
- 120 initiatives publiques
- 27 résolutions externes déposées

Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 novembre 2011

4 propositions pour réguler les marchés financiers


Alors que les marchés semblent totalement perturbés par une volatilité sans précédent, nous avons quatre propositions simples (et iconoclastes !) pour remettre de la cohérence et de la transparence dans les marchés :

1.    Les Banques Centrales devraient être les seuls actionnaires des places de marché :
Le rôle central joué par les places de marché et la nécessité de coter les instruments financiers pour plus de transparence  nous oblige à considérer qu’elles ne devraient pas dépendre du secteur privé mais bien de banques centrales pour que leur seule préoccupation soit la transparence des opérations et le développement de centres opérationnels indépendants des acteurs de marché eux-mêmes pour assurer un contrôle et un suivi des transactions réalisées.  L’exemple de Nyse-Euronext qui déplace son centre informatique à Londres pour faciliter le trading à haute fréquence montre que leur préoccupation première est le développement des volumes de transaction et donc des revenus pour générer un résultat opérationnel élevé, alors qu’elle devrait se focaliser sur la sécurisation et la transparence des opérations réalisées. Les régulateurs auraient certainement un impact beaucoup plus important (transparence, sécurisation des transactions… ) si les places de marché dépendaient des banques centrales et si l’ensemble des transactions devaient  y être débouclées.

2.    L’interdiction du trading à haute fréquence
Alors que le nombre de transactions est de plus en plus élevé, les statistiques laissent  pantois les investisseurs que nous sommes : 70% de la liquidité du marché serait assuré par ces transactions à haute fréquence et plus de 90% des ordres seraient annulés !  En d’autre temps l’annulation quasi systématique d’ordre quand le marché ne bouge pas comme anticipé s’appelait de la manipulation de cours … Tous les vieux boursiers se rappellent des confrères condamnés  ou poursuivis pour des délits mineurs comparés à la volatilité engendrée par ces opérations liées à une modélisation mathématique sophistiquée où l’homme a bien peu de responsabilité ; et ne parlons pas des erreurs qui ont amené à interrompre momentanément le marché car les ordres n’étaient plus contrôlés....  Les résultats engendrés par le trading haute fréquence dans les quelques banques disposant de l’infrastructure intellectuelle et informatique pour ce faire montrent clairement une dissymétrie et une asymétrie qu’il est urgent  de supprimer en interdisant ce genre de pratiques hautement néfaste pour la liquidité du marché ou les entreprises recherchent des investisseurs de  long terme.

3.    L’interdiction du prêt / emprunt de titres
Alors même que les entreprises se plaignent de ne plus connaitre leurs investisseurs car ils ont prêtés leur titres à d’autres investisseurs, combien d’investisseurs  savent que leurs titres ont été prêtés ? Cette non transparence des établissements dépositaires  n’a jamais été remise en cause par les banques… et pour cause ! La multiplication des produits sophistiqués et complexes est principalement basée sur le prêt de titres quand celui-ci ne permet pas une manipulation de marché. Une interdiction totale du prêt de titres aurait le mérite de limiter la prolifération de produits complexes qu’aucune équipe ne maitrise réellement sur le long terme et de rendre à l’investissement en actions une légitimité qu’il a perdu depuis longtemps.

4.    L’interdiction des « Crédit default swaps »
Ces instruments de couverture n’en ont aujourd’hui que le nom … et créent des positions hors bilan dont bien peu de banquiers/ assureurs connaissent les risques sous jacents aujourd’hui…( Demandez à un banquier ou assureur la taille de son hors bilan et les méthodes utilisées pour le valoriser… vous seriez étonnés de la réponse que nous avons eu !). Mais comme ces produits génèrent de confortables revenus à court terme pour les équipes les fabriquant,  bien peu de banques ont le courage d’ arrêter ces activités qui leur permettent de compenser les pertes qu’elles doivent assumer par ailleurs.

Qu’attendons nous de demander ces modifications urgentes en tant qu’investisseur de long terme ?
Une vraie prise de conscience des investisseurs nous parait être urgente pour créer un vrai mouvement de fond qui amène les régulateurs, banquiers centraux et hommes politiques à oser prendre les queslques mesures que beaucoup d’investisseurs et banquiers appelent de leur vœu pour redonner à la finance et à la banque ses lettres de  noblesse pour redonner confiance aux investisseurs.


Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors
olivier.deguerre@phitrust.com

4 suggestions for regulating financial markets


At a time when markets have clearly been thrown off balance by the unprecedented volatility, we would like to offer four simple but innovative suggestions to restore consistency and transparency to markets:
1.    The sole shareholders in the market should be the central banks:
The central role played by markets and the need to rate financial instruments in order to improve transparency lead us to the conclusion that markets should not be attached to the private sector but rather to the central banks, so that the sole issues at stake are transaction transparency and the development of trading centres that are independent of the market players themselves. Such a solution would enable the transactions carried out to be monitored and controlled. The case of NYSE Euronext, which is moving its data centre to London in order to encourage high-frequency trading, shows that its primary concern is to increase trading volumes, and thus revenues, so as to maximise operating profits, whereas it should be focusing on transaction security and transparency. The regulators would surely make a stronger impact in terms of transparency, transaction security etc. if the markets were placed under the authority of the central banks and if all transactions had to be concluded here.

2.     A ban on high-frequency trading
While the number of transactions never ceases to climb, the statistics are somewhat shocking for investors like us: high-frequency transactions account for 70% of market liquidity, and over 90% of orders are cancelled! In the good old days, the virtually systematic cancellation of orders at times of market inertia was branded as stock price manipulation … All stock exchange veterans have recollections of colleagues condemned or prosecuted for relatively minor offences compared to the volatility generated by modern transactions, which are governed by a sophisticated mathematical model in which human beings play little part; not to mention errors that have led to the temporary interruption of trading as orders ran out of control.... The results generated by high-frequency trading in the few banks that possess the requisite intellectual and technological infrastructure clearly reveal a degree of distortion and imbalance which must swiftly be eliminated by means of a ban on this type of practice, highly damaging to liquidity in a market where companies are looking for long-term investors.

3.     A ban on securities lending
While companies complain that they no longer know who their investors are, as they have lent their securities to other investors, how many investors actually know whether their securities have been lent? The lack of transparency on the part of custodians has never been questioned by the banks – not surprisingly! The multitude of complex, sophisticated products is mainly based on the lending of securities and this practice can lead to market manipulation. A total ban on securities lending would have the benefit of curtailing the proliferation of complex products that no team is really able to control in the long run and would restore long-lost legitimacy to equity investment. 
4.     A ban on “credit default swaps”
Nowadays, CDSs are hedging instruments only in name … and they create off-balance sheet positions in respect of which few bankers and insurers are aware of the underlying risks …(Ask a banker or insurer the size of their off-balance sheet commitments and the methods used to value them - you will be astonished at the replies we obtained!). However, as these products generate comfortable short-term revenues for the teams that create them, few banks have the courage to stop this practice, which serves to compensate for losses incurred elsewhere.
As long-term investors, we need to call for urgent changes to be made – what are we waiting for?
We are convinced of the urgent need for investors to create a real grass-roots lobby to compel regulators, central bankers and policymakers to pluck up the courage to take the few measures that many investors and bankers are calling for at their own initiative in order to restore dignity to the financial and banking sectors and confidence to investors.

Olivier de Guerre
PhiTrust Active Investors
Investor and Shareholder